RÉCIFS, ou petites chroniques de mauvais genre. |
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- Salut inspecteur ! Lança Jaques à l’intention de Van.G qui venait de rentrer dans le bar, …Ca sera ? -
Un crème… et toi Paul ? Jacques
se pencha par-dessus le comptoir pour rencontrer le regard de Paul. Paul
avait pris l’habitude de suivre partout Van.G à quatre pattes et on ne
le voyait pas toujours du premier coup. - Salut Paul, s’cuse je t’avais pas vu ! - Ya pas de quoi Jacques…Un demi ! Dit Paul en se redressant. Paul était un vrai géant et c’est pour ne pas faire trop d’ombre à l’inspecteur qu’il tenait à suivre celui-ci avec toute la déférence due à son grade. En fait, cette position près du sol lui donnait aussi un avantage pour flairer des pistes, renifler les indices qui pouvaient se présenter… - Alors, inspecteur vous l’avez coffré celui qui a buté la vieille ? - Celle, corrigea Van.G d’un air satisfait. Celle…C’était une femme… -
Ha bon ?? Racontez-moi ça…heu! … enfin si c’est possible ? Pendant
que l’inspecteur se lançait sur le récit de son enquête, Paul déplia une
liasse de papier sur le comptoir et se plongea dans la lecture des différents
rapports qu’il venait de taper. Dans la salle, Marcelle assise à une table
était en train de feuilleter un magazine. A coté d’elle se trouvait une
jeune femme brune qui buvait du thé parfumé au jasmin. Ses traits étaient
tirés et on pouvait voir à l’état de son maquillage qu’elle venait de
pleurer. A une autre table encore, Max parcourait le journal du jour d’un
air distrait. Il attendait Lorca pour jouer au tiercé et passait le temps
en épluchant les petites annonces. Paul avait levé les yeux, après la
lecture du dernier rapport, et semblait réfléchir. Dehors il vit passer
un petit bonhomme qui braillait poursuivit de loin par un énorme type
tirant la langue… Paul n’y prêta pas vraiment attention, se concentrant
sur ce qu’il venait de lire et qui le préoccupait… - Patron ! dit soudain Paul - Oui ? Dit Jacques, … un autre ? - Non pas vous, mais le mien…et rien d’autre ! - Oui p’tit ! Dit Van.G un peu fâché de devoir s’interrompre au meilleur moment…je t’écoute. - Patron ! Lâcha Paul d’une voix étonnement grave, je ne crois pas qu’ce soit Mlle Angèle la coupable… - Que dis-tu là… ? Pas que ce soit… ?? Mais qu’est-ce que tu racontes !? s’étrangla presque l’inspecteur. - … Dans sa déposition, reprit Paul, la concierge dit que quelqu’un, avec un fort accent lui avait dit bonsoir avant de monter dans la cage d’escalier, il faisait sombre, elle ne l’a pas vu, mais elle est sure qu’il s’agit d’un étranger… un étranger, pas une étrangère, donc pas une femme, donc un homme conclut Paul en regardant toujours en l’air, redoutant la réaction de son supérieur… - Et alors ? fit Van.G - Mais Ma’zlle Angèle n’est pas une étrangère ! S’exclama Jacques, elle est du quartier, elle vient tous les jours ici…y a qu’a demander à Marcelle, là ! - Ca oui ! Dit Marcelle, t’as raison Jaques, c’est sur ! -
Ce n’est pas une raison ! Coupa Van.G, moi aussi je viens
tous les jours et après… ? Il était vexé. Pourtant, déjà, l’inspecteur reniflait à une autre piste, persuadé que la concierge n’avait pas tout dit, car, au fond de lui-même, il en avait toujours été convaincu, il n’y avait pas un meurtrier, mais treize et ça… ! ! Il allait falloir le prouver ! |
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