RÉCIFS, ou petites chroniques de mauvais genre.

   
     
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Lorca en montant l’escalier de l’immeuble avait bousculé une jeune femme qui descendait. Il la trouva très belle, plus belle encore que Angèle… Comme il finissait de gravir les marches, il se ravisa, redescendit l’escalier en quatre-quatre (il n’avait jamais compris cette expression depuis qu’il était en France !) et s’élança, éperdu, à la poursuite de la jeune femme qu’il avait déjà perdu de vue… Il allait la retrouver, la suivre. Il saurait où elle habite, il trouverait bien le moyen de l’aborder un jour… La border serait encore mieux…Maintenant Angèle pouvait bien aller se rhabiller ! Enfin ! façon de parler, il ne l’avait jamais vu nue… La fille qui l’avait bousculé sans oui ni merde avait une sacrée classe, il l’avait déjà dans la peau…

Lorca était tellement pressé qu’il traversa la rue sans regarder.  Ce qui arriva, devait arriver et par conséquent arriva.

La voiture qui pilla ne put éviter Lorca.

Le conducteur de la petite Fiesta ignorait bien entendu que Lorca était Argentin quand, se penchant sur le corps inerte qui avait roulé dans le caniveau il prononça ces mots que j’ai entendu : « Ah que ! On peut dire que c’était pas son jour de fête … Nat va me faire la gueule quand je vais lui annoncer ça ! Ah! que c’est con… ce type.. et que, ah que c’est con pour la bagnole. Ah qu’ce soir je vais me faire engueuler ! Quel con ce type !… »