RÉCIFS, ou petites chroniques de mauvais genre. 

   
     
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Aurèle avait enfin semé le gros Mac et, dame, ça n’avait pas été aussi facile qu’il l’ait cru. Le gros avait du souffle et, plus d’une fois, il cru qu’il était cuit. Heureusement qu’il connaissait ce quartier comme sa poche ! Là où il était, l’autre ne viendra pas le trouver. C’était une bonne planque et il n’allait pas en sortir d’aussi tôt. Pouvait toujours courir l’autre.

Depuis plusieurs jours Aurèle se sentait enfin tranquille, bien caché au fond de la benne à ordure dans la rue derrière la boite de Bob. Ca puait un peu, mais il avait plus le gros sur le dos, et il avait même à manger. C’est fou ce que les gens jettent !! Ici il avait qu’à se baisser, prendre n’importe quoi, ou presque, et il pouvait tenir comme ça plusieurs jours sans sortir de son trou… Après il verrait. En tendant la main, il trouva même une vieille bouteille de vin avec un reste. D’autres viendraient sûrement, fallait pas s’inquiéter, il décida donc de vider le fond de vieux vin pour fêter sa nouvelle demeure…C’était un peu aigre, mais il était si content, qu’il avala le tout avec la lie… Ca lui donna envie de chanter la-li-la-laire et hilare, il se roula dans la poubelle comme un jeune chiot.

Jacques qui sortait ses poubelles pensa qu’il faudrait bientôt faire dératiser toutes les caves du quartier, il y avait un sacré chahut dans les bennes de Bob, et ça devait grouiller là-dedans. Pendant que Jacques s’était arrêté pour réfléchir à tout ça, sa femme se pencha par la fenêtre et gueula :

-         Alors qu’est-ce que tu fais Jacques c’ soir, ? Tu traînes, on va rater le début du film…grouille ! Tu rêves à quoi  ce soir?

-         Ho ça va, fit Jacques, ça va, ça vient ! …