RÉCIFS, ou petites chroniques de mauvais genre.

   
     
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Ils étaient près du barrage, enlacés sous la lune. Il lui mordillait des mots tendres à l’oreille. Aurèle était heureux d’être là, ce soir, avec elle. Il avait eu un mal de chien à convaincre Angèle de l’accompagner au bal chez Bob.  Il lui avait promis qu’ils iraient manger des pizzas chez Tony et qu’après il l’emmènerait danser dans un coin sympa et pas snob. Ils allaient faire la bombe chez Bob !! Comme il n'arrivait pas à l'emballer pour aller au bal, pour l'amadouer, il avait glissé quelques balivernes, pensant qu’elle serait sensible à une promenade balnéaire…

En fait, Angèle aurait préféré aller au ciné et manger des trucs chinois… Elle trouvait qu'Aurèle la serrait d’un peu trop près et puis elle avait horreur qu’on lui mâchouille les oreilles et qu'on lui bave sur les lèvres. Pour tout dire, elle était surtout déçue parce que, contrairement à ce qu’il lui avait dit Aurèle, elle ne voyait pas « les  beaux reflets de la lune se balancer sur l’eau… ». C’est ça qu’il avait dit pour la persuader de sortir avec lui… « ...On ira se promener le long du lac, voir les étoiles qui brillent dans tes yeux, écouter le chant des crapauds buffles… Tu verras, c’est si beau sous la complainte des clapotis sous  lune… » Ouais, il avait dit ça ! 

Mais ce jour là, les ouvriers du barrage avaient ouvert les vannes et il n’y avait plus de lac. Non, il n’y avait pas de lac ce soir!