RÉCIFS, ou petites chroniques de mauvais genre.

   
     
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L’anglaise était passée chez Axel vers quatre heures, en sortant du musée.

-         A cup of tea ma chère?

-         Oui,  avec pleasure et un peu de sucre aussi…merci !

Elle était plutôt contente que la conversation démarre sur le thé. Elle allait pouvoir s’entretenir tout de suite du motif de sa visite. Elle se racla la gorge, porta la tasse en porcelaine à hauteur de ses lèvres, but une gorgée, reposa sa tasse aussi délicatement qu’elle l’avait prise sur le plateau et dit :

-         Ce thé est exquis ! (elle s’en voulu tout de suite, c'était justement ce qu’il ne fallait pas dire…)

-         Ho oui vraiment, darling ? C’est un thé de Ceylan parfumé au gingembre que je fais venir directement du Maroc où mon oncle tient un magasin d’import-export… Je vous ai déjà parlé de mon oncle ?

-         Axel…, intervint l’anglaise, parce que la question qu’elle voulait poser lui brûlait les lèvres, autant que la gorgée qu’elle venait de boire…et que surtout, elle ne désirait pas entendre une énième version de l’histoire de cet oncle marocain, dépravé et ivrogne… Axe… ?

Mais déjà, Axel s’était lancée dans son récit, vantant les mérites du commerçant, plaignant son exil, justifiant ainsi son penchant pour le lucre, et pardonnant sa faiblesse pour l’alcool… « Son thé, tout de même, prouvait qu’il avait gardé un certain raffinement, une distinction toute anglo-saxonne, rare de nos jours… » Et l’anglaise, assise au bord du canapé, recouvert de vieilles dentelles, jambes croisées, avait du écouter. Elle se mordait les lèvres, de temps en temps, espérant en placer une, mais en vain. Axel la bavarde ! Axel la radoteuse, n’en finissait pas d’épuiser son sujet, de se délecter, tout en faisant des mines et moues, de la folle vie de son oncle… Quand Axel eu finit, il faisait nuit.

-         Ha ! c’est le soir dit Axel

Mais l’anglaise s’était assoupie.