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[re] vénus
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L’empreinte temps On peut remarquer d'emblée que c'est la même forêt, les mêmes arbres, les mêmes frondaisons, le même espacement entre les arbres… En fait non ! Pas tout à fait, il manque la mer... Et ça change tout ! En fait c’est ailleurs, même si ça y ressemble, ailleurs et plus tard. Disons que c’est comme les deux extrêmes d’un panoramique qui commence sur les vagues et finit dans l’ombre des arbres mais dont le mouvement aurait été supprimé. Ou un contre-champ, peut-être, avec la césure temporelle dont nous, mortels, avons besoin pour croire à l’improbable métamorphose de « la plus belle », comme aurait dit Paris. Un éternité, en fait, s’est écoulée, le temps du battement d’une paupière d’ange, entre la plage abordée et le rideau des orangers devant lequel elle se tient maintenant. Quel âge avait-elle exactement, la première fois qu’elle a vu ce rivage ? Quel âge a-t-elle aujourd’hui ? - Ca fait un siècle que je n’étais pas revenu ici !… façon de parler, bien sûr !… - Pour les sardines, tu m’aides ? - Quoi ? - Les sardines… tu m’aides à planter les sardines ! - Ah oui !.. Évidemment ! - Tu avais quel âge, la dernière fois ? - Justement… j’essayais de me rappeler… j’ai dans ma chambre un photographie de cette époque là….Tu as du la voir je suis avec ma cousine … on doit bien avoir 14 ou 15 ans là dessus. Tu sais cette photo en noir et blanc… j’ai un affreux maillot à fleur… j’ai l’air gourde. Je me souviens des jeux avec les autres enfants, on jouait à l’attrape, on faisait des rondes… Il y avait ….le fils du pharmacien, tu sais je t’en ai parlé…j’étais follement amoureuse de lui…. - Dis ! tu sais où sont les duvets ? - Dans la coque, sur le toit de la Déesse... |
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