L'insouciance (fragment 2) Une forge : Rebond de l’outil sur l’aplat de l’enclume, martelant le fer rougit. Écho assourdissant, comme un cœur qui bat dans la poitrine, après une course. Le fer battu sous le geste régulier, reprenant la cadence, entre deux flammes où plonge le métal. La respiration hachée du soufflet activant les braises, relayée par celle de l’homme. L’incandescence du métal qui se tord sous la frappe répétée. Le rebond du marteau après le coup, comme élan d’un nouveau geste, encaissant le choc, la vibration qui secoue le corps, résonne dans le coude, l’épaule, la colonne vertébrale… Déjà la main s’est levée et s’abat à nouveau. Le geste recommencé, le même, ou presque, comme une percussion qui pulse le métal, le retourne, l’aplatit, le plie.
Le forgeron : « Dans la tradition
africaine et plus particulièrement chez les Dogons, je crois, le
forgeron est l’image même du Créateur. Le feu, le souffle,
la fusion des métaux et leur transformation sont des métaphores
primitives de la vie…Le tambour qui bat est comme un rappel de cette
respiration alternée, qui pulse les corps, les plie et les secoue.
Dans la danse, les corps se défont et s’enroulent comme le
métal sur l’enclume, sous les coups répétés
du forgeron… » « Le pilon, la presse, la cadence, les rythmes de production, les trois huit, le travail sur la chaîne, le noir, l’usine à l’aube, le thermos de café, les pièces estampées, combien par jour? Le sourire d’Hélène, le bruit, le bruit, la cadence et puis ça! ....Ma main!…….. » |
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