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> notes sur clichés (photo revisitée) 38/ La dame aux moineaux telle une statue hante la mémoire des allées du parc, droite sous son chapeau cloche, bras levé perchoir occasionnel. On raconte que François cheminant dans la vallée de Spolète, tandis qu'il approchait de Bevagna, avisant un parterre d'oiseaux en tout genre se dirigea vers eux. Ceux-ci ne s'étant pas envolés à son approche il jugea qu'il devait s'adresser à eux. " Mes frères les oiseaux, vous avez bien sujet de louer votre créateur et de l'aimer toujours Il vous a donné des plumes pour vous vêtir, des ailes pour voler et tout ce dont vous avez besoin pour vivre. De toutes les créatures de Dieu, c'est vous qui avez meilleure grâce ; il vous a dévolu pour champ l'espace et sa simplicité Vous n'avez ni à semer, ni à moissonner ; il vous donne le vivre et le couvert sans que vous ayez à vous en inquiéter." C'est cet épisode de la vie d'un saint, François puisqu'il s'agit de lui, que Giotto représenta dans au moins deux de ses peintures. L'une figure en bas à droite de la prédelle du panneau de " François recevant les stigmates " qui se trouve au Louvre, l'autre à Assise parmi les vingt huit fresques peintes dans la nef de la chapelle, aux alentours de 1304. C'est à la seconde que je pense, même si c'est justement celle que je n'ai jamais vue en vrai. Il y a d'abord ce drôle de chou-fleur qui compose le feuillage de l'arbre duquel tombe, ailes déployées un oiseau blanc. Ce serait donc le printemps, dans l'aube bleue d'un mur frotté. Deux personnages sur la gauche, vêtus d'une bure grise. Celui qui se tient en retrait, à l'extrême gauche, lève une main en signe d'étonnement tandis que l'autre, de profil, penché en avant, légèrement courbé, fait face à d'autres oiseaux, alignés au sol. Ce sont ces mains du personnage dont le visage est auréolé (le dit François) qui retiennent mon attention. La main droite est levée, deux doigts collés en signe de bénédiction, la gauche est baissée paume ouverte, en signe d'accueil. Ces deux zones de peinture (puisque c'est ainsi que s'effectuait le travail à la fraîche, par zone successives) semblent avoir échappé à l'usure du temps. A bien les regarder elles semblent battre comme les oiseaux des ailes. Elles sont les mots absents de l'image, le sermon fait aux oiseaux. |
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